Tout en appréciant le confort de votre chambre ou des espaces communs, vous pouvez vous demander comment cet édifice est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Vous verrez que la Villa Belle Rive a eu une histoire mouvementée.
En janvier 1863, Henri Courmont acheta le terrain sur lequel est bâti la Villa Belle Rive. Il était l’adjoint de Prosper Mérimée, Inspecteur général des Monuments historiques sous l’Empereur Napoléon III. En cette qualité, Courmont confia de prestigieux projets de restauration du patrimoine à l’architecte Eugène Viollet-le-Duc (Cathédrale Notre-Dame de Paris, plusieurs basiliques et châteaux). Dans une lettre adressée à Viollet-le-Duc, datée du 6 janvier 1863, Mérimée (depuis sa résidence à Cannes) écrivit : «[…] Dantas me fait espérer votre visite. Il dit que vous avez l’église de Nice à inspecter […]. Vous avez, en outre, je crois, une maison à bâtir pour Courmont ».
Cette correspondance suggère que cet illustre architecte a été impliqué dans la conception de la Villa Belle Rive. Reste à trouver d’autres documents pour confirmer cela. Cependant, il est formel que Viollet-le-Duc a conçu et construit la «Maison Courmont» en 1848 (résidence d’Henri Courmont à Paris). Aujourd’hui, la Villa Belle Rive est classée pour sa valeur historique dans la «base Mérimée» (base de données sur le patrimoine architectural français). Quelle coïncidence que celle-ci porte le nom de Mérimée, qui fut un invité régulier de la Villa Belle Rive. Comme Courmont faisait partie du cercle privé des amis de la Princesse Mathilde Bonaparte, il est fort probable qu’elle fut également invitée.
En 1900, la veuve de Courmont vendit la Villa Belle Rive. La société Anglo Swiss Land & Building Company en devient propriétaire en juin. Avant de venir à Cannes, le seul actionnaire, Lavanchy-Clarke, était le concessionnaire en Suisse de Lever Brothers (maintenant Unilever). Il introduisit les savons Sunlight et d’autres produits en Europe continentale. Il fut également concessionnaire pour la Suisse du cinématographe des frères Lumière. Ce fut l’un des premiers réalisateur et opérateur dans de nombreuses productions, dont le Jubilé de la Reine Victoria. Lavanchy-Clarke est le premier à avoir utilisé les images animées à des fins publicitaires (mise en avant des savons Sunlight). Ensuite, il fonda la Société des Ateliers d’Aveugles et fit adopter l’écriture Braille en Europe. Son petit-fils fit don aux Archives du Centre National de la Cinématographie de deux cents films originaux des frères Lumière, qui étaient restés dans la famille.
Après le décès de François Lavanchy-Clarke, la Villa Belle Rive connu quelques années sans réels événements notables. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, elle fut occupée par l’Armée allemande et subit des dégâts dus aux bombardements.
Plus tard, le petit-fils, Jack-William Lavanchy, fit de la Villa un lieu stratégique pour l’industrie de la plongée sous-marine. En 1965, il fut l’agent exclusif de la marque d’équipement de plongée Spirotechnique. En 1983, il introduisit en Europe une organisation américaine de formation de plongeurs (PADI). En 1986, la Villa devint le lieu d’enseignement des instructeurs de plongée pour toute l’Europe (PADI European College).
Padi a connu un essor important. En 1994, le PADI European College a achevé sa «mission». Cette fabuleuse infrastructure pour l’enseignement fut alors louée à Daniela Goldstein qui, jusqu’à ce jour, continue à diriger des cours de plongée à la Villa Belle Rive.
Jacky a attiré de nombreux acteurs de l’industrie de la plongée à la Villa Belle Rive. Parmi eux, Hans et Lotte Hass, Jean-Michel Cousteau et beaucoup d’autres. La création de la Fédération européenne des sports sous-marins (EUF) a eu lieu à la Villa Belle Rive. Jacky est décédé le 27 janvier 2016.